Abstract
Une gauche radicale saisie par le récit dominant ?
Depuis fin février, nous nous engageons dans la solidarité avec le peuple ukrainien et avec les opposant·e·s russes à la guerre ; nous avons pris position en faveur de la résistance armée et non armée des premiers contre l’invasion russe. Le texte de Bihr et Thanassekos nous vise à double titre. D’abord parce qu’il formule des propositions soumises à la discussion (voir la fin de ce texte), mais aussi parce qu’il nous enferme dans une orientation qui nous est étrangère. Cela exige une réponse. En ciblant une « partie de la gauche qui se veut radicale », les deux auteurs nous accusent de participer « à [notre] façon à […l’] “état de guerre” qui s’empare des esprits » et, pire encore, nous emboucherions la trompette de la « croisade antirusse sous la bannière étoilée » (qu’elle soit des États-Unis et de l’Union européenne) du « parti occidentaliste ». Les auteurs se gardent cependant de nommer quiconque ou de citer un élément à l’appui de leurs graves accusations. Ils façonnent ainsi une sorte d’épouvantail contre lequel ils dirigent leurs traits. Cette ficelle rhétorique leur permet d’éviter un débat sur des bases concrètes.
Depuis fin février, nous nous engageons dans la solidarité avec le peuple ukrainien et avec les opposant·e·s russes à la guerre ; nous avons pris position en faveur de la résistance armée et non armée des premiers contre l’invasion russe. Le texte de Bihr et Thanassekos nous vise à double titre. D’abord parce qu’il formule des propositions soumises à la discussion (voir la fin de ce texte), mais aussi parce qu’il nous enferme dans une orientation qui nous est étrangère. Cela exige une réponse. En ciblant une « partie de la gauche qui se veut radicale », les deux auteurs nous accusent de participer « à [notre] façon à […l’] “état de guerre” qui s’empare des esprits » et, pire encore, nous emboucherions la trompette de la « croisade antirusse sous la bannière étoilée » (qu’elle soit des États-Unis et de l’Union européenne) du « parti occidentaliste ». Les auteurs se gardent cependant de nommer quiconque ou de citer un élément à l’appui de leurs graves accusations. Ils façonnent ainsi une sorte d’épouvantail contre lequel ils dirigent leurs traits. Cette ficelle rhétorique leur permet d’éviter un débat sur des bases concrètes.
Original language | French |
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Journal | Contretemps |
Volume | 22 |
Publication status | Published - 26 Jul 2022 |
Fields of Science and Technology Classification 2012
- 506 Political Science